AkiJuicy : Rencontre avec le rappeur lausannois


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Des grillades, des potes, une bouteille de Captain et une ambiance d’été, voilà comment nous découvrons le lausannois AkiJuicy dans son dernier clip “Faya”, sorti en fin d’année 2021. Ayant grandi dans le quartier de Prélaz avant de déménager, le jeune rappeur qui a commencé par faire de l’egotrip (style de musique permettant de faire la promotion de sa personne et mettre en avant sa personnalité) souhaite désormais creuser son identité artistique. Il a prévu de sortir plusieurs sons ce printemps. L’occasion de discuter avec lui de sa perception du rap et de ses inspirations.


Qui es-tu et comment t’es-tu lancé dans le rap ?

Moi c’est AkiJuicy, j’ai 25 ans et j’ai grandi à Lausanne dans le quartier de Prélaz. Quand j’étais petit, mes parents organisaient des soirées de quartier pour la communauté africaine. J’ai baigné dans la musique et la danse depuis le plus jeune âge. Adolescent, mon cousin était dans le groupe de rap “Terminal 22” à Genève, c’est lui qui m’a initié au monde du rap et qui m’a soutenu dans mes débuts. 

J’ai toujours eu un attrait pour l’écriture. J’ai commencé à rédiger mes premiers textes très jeune, même s'ils ne voulaient rien dire et ne contenaient aucune rime (rire).

Que fais-tu dans la vie ?

Je partage mon temps entre la musique et des projets business. En terme de musique, je fais tout moi-même. Une fois l’enregistrement d’un son fait, je le laisse poser quelques jours et je le réécoute après un certain temps, comme si je le découvrais à nouveau. Je pense que c’est important de prendre de la distance sur ce qu’on fait et de réévaluer la chose plus tard, même si cela me prend plus de temps.

Que représente le rap pour toi ?

Réponse très classique, mais pour moi c’est un moyen d’expression qui permet de retranscrire ce que l’on ressent.

Quel(le) rappeur(euse) t’inspire et pourquoi ?

Disiz la Peste. Il a fait son chemin en parallèle de tout ce qui se faisait dans le monde du rap. Il a sorti un album rock, puis rap, ensuite electro pop. Il fait ce qui lui plaît et c’est au public de le suivre dans ses délires.

Un autre rappeur qui m’inspire, principalement dans ses interviews, c’est Kanye West. Tout le monde écoute ses sons en soirée ou dans ses écouteurs sans vraiment creuser la signification de ses textes provocateurs. Croyez-moi ça vaut la peine de regarder une de ses interviews pour comprendre la profondeur qu’il met dans ses sons et capter sa vision.

Selon toi, qu’est-ce qui est le plus difficile dans le rap ?

Créer une base de fans qui acceptent de te suivre partout où tu vas, c’est aussi pour ça que Disiz m’inspire. Dans ce monde, c’est souvent l’inverse. Les rappeurs s’adaptent à ce que leurs fans veulent entendre, quitte à parfois mettre de côté des idées, des projets ou même faire quelque chose qui ne leur plaît pas forcément.

Où trouves-tu l’inspiration ?

Je m’inspire des gens qui m’entourent, que ce soit mes amis ou non. À l’ancienne, j’étais très timide et réservé. Je n’étais pas celui qui racontait sa vie et qui mettait son grain de sel dans les discussions. J’étais plutôt observateur qu’acteur des situations. J’ai gardé cette manie d’analyser l’environnement qui m’entoure et je m’inspire des interactions entre les gens pour écrire mes textes. 

Le rap a-t-il eu un impact sur toi ? Si oui, lequel ?

Oui. Je pense que le rap m’a fait évoluer, je ne me vois plus trop comme quelqu’un de timide. J’intériorisais beaucoup les choses et la musique m’a permis d’extérioriser ce que je ressentais. C’est une grande étape pour un jeune rappeur que de sortir des sons qui parlent de choses personnelles. Depuis quelques années, je suis plus honnête avec moi-même et j’écris ce que j’ai envie de dire, sans gêne.

Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’agace dans le monde du rap ?

Oui, je pense à cette double personnalité que s’inventent certains rappeurs. Je trouve que c’est dommage de s’inventer une vie à travers ses sons, de mentir pour faire le buzz et se cacher derrière un masque. Si on n’est pas soi-même, ça se ressent dans la musique. 

J’ai le sentiment qu’il est plutôt rare de voir des artistes qui vont au bout de leur démarche et qui font la musique qu’ils ont réellement envie de faire. On entend des styles et des sons très similaires d’un artiste à l’autre. À croire que tout le monde a les mêmes goûts, ou alors beaucoup ne suivent pas réellement leurs envies, mais préfèrent s’adapter à la tendance d’aujourd’hui.

Selon toi, comment évolue le monde du rap à Lausanne ?

À Lausanne, ça commence à chauffer, mais ce n’est pas encore à ébullition. Il y a de belles choses qui émergent et ça fait plaisir. C’est une ville à fort potentiel. Avant, le public lausannois ne s’intéressait pas forcément aux artistes de la ville. Aujourd’hui, de plus en plus de gens mettent en avant les rappeurs suisses et lausannois. Il faut que ça continue !

Peux-tu nous raconter ta plus belle expérience ou un souvenir qui t’as marqué depuis que tu as commencé à rapper ?

Je me rappelle d’une soirée étudiante à l’EPFL où j’avais fait un son en live devant environ 300 personnes. C’était impressionnant. J’étais stressé les premières secondes, puis après j’étais dans mon élément et je me suis éclaté. 

Quels sont tes projets pour la suite ?

Soyez prêtes et prêts cette année, des sons vont sortir prochainement. J’aimerais entrer dans un univers un peu différent du son “Faya”. Je suis dans un processus de création d'identité pour ajouter plus de personnalité dans mes sons, c’est un gros travail mais ça en vaut le coup, vous n’allez clairement pas être déçu !


AkiJuicy porte :


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